Qu’est-ce qu’écrire un livre ? Inventer, mettre de l’ordre, trouver des liens. Oeuvre d’architecture, travail sur les points de vue, construction, documentation. Derrière la façade que l’auteur offrira au lecteur, des fondations, des lignes invisibles, des échos. Tout cela peut naître dans l’esprit de celui qui écrit et finir couché sur le papier, étalé sur l’écran. C’est la vision en deux dimensions d’un travail en trois. L’auteur, lui, est dans la troisième dimension.
Les logiciels de traitement de texte traditionnels s’inscrivent dans ces deux dimensions. Calqués sur le modèle de la machine à écrire, ils produisent une feuille à partir d’une feuille. C’est bien. Mieux qu’une feuille, déjà, dans les possibilités de correction infinie. Mais pas dans la gestion de la troisième dimension : celle des notes, de la documentation, du plan, de la gestion de projet. Toutes choses dans lesquelles l’ordinateur, spécialiste de la gestion de données à pourtant fort à apporter.
Je vous parlais il y a quelques jours d’ yWriter, logiciel spécialisé pour l’écriture de roman. J’étais enthousiaste après mes premiers essais. De ce partage est né un écho : sur Twitter, on me conseille Scrivener. Je n’avais pas vu ce logiciel apparaître jusque là dans mes recherches. Et pourtant, quel trésor !
@sbailly scrivener, pas du tout orienté roman, mais projet documentaire ou de recherche (voire scénario), est un très beau logiciel aussi.
— aleph187b (@aleph187b) June 6, 2014
Deux défaut d’abord : il n’est que partiellement traduit en français, et la documentation est en anglais. Et le logiciel est payant : 40 €. Une mise en garde encore : mieux vaut être à l’aise en bureautique. Si vous avez du mal avec Word, passez votre chemin : là, il y a des icones dans tous les sens, des données en lien les unes avec les autres, et une liberté telle de mettre en place votre propre organisation que ce peut être déstabilisant (surtout si votre anglais laisse à désirer, puisqu’alors la documentation vous sera d’un moindre secours…)
Si la bureautique ne vous fait pas peur, et que vous pouvez lire quelques dizaines de pages en anglais, alors foncez. Scrivener offre tout ce dont un auteur peut rêver : gestion de sa documentation et de ses notes de travail, écriture du texte, évidemment, liens entre les éléments… Si vous avez l’habitude d’avoir trente fenêtres ouvertes en simultané, vous serez ici dans votre élément.
Le logiciel n’est pas spécifiquement orienté pour le roman. C’est un plus : on l’utilisera sans difficulté pour d’autres travaux : essai, thèse, mémoire, rapport. Tout ce qui met en jeu une somme conséquente de documents, un plan un brin complexe sera traité ici avec efficacité. Le scénario semble également à l’honneur.
Je vous engage à profiter de l’essai gratuit d’un mois proposé par l’éditeur. Et ne vous inquiétez pas si aucune version française n’est proposée sur le site. A l’installation, vous aurez bien le choix de la langue de l’interface.
Merci pour ces outils que je vais tester dès que possible 🙂
Il n’est jamais trop tard!