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Un gros zeugme de Zola

C'est dans La Curée, une énumération, qui faisant l'ellipse du verbe être, tient du zeugme. Un zeugme long. Lisez plutôt :

"Malgré la saison avancée, tout Paris était là : la duchesse de Sternich, en huit-ressorts ; madame de Lauwerens, en victoria très correctement attelée ; la baronne de Meinhold, dans un ravissant cab bai-brun ; la comtesse Vanska, avec ses poneys pie ; madame Daste, et ses fameux stappers noirs ; madame de Guende et madame Tessière, en coupé ; la petite Sylvia, dans un landau gros bleu. Et encore don Carlos, en deuil, avec sa livrée antique et solennelle ; Selim pacha, avec son fez et sans son gouverneur ; la duchesse de Rozan, en coupé-égoïste, avec sa livrée poudrée à blanc ; M. le comte de Chibray, en dog-cart ; M. Simpson, en mail de la plus belle tenue ; toute la colonie américaine. Enfin deux académiciens en fiacre."

Ce "en deuil", au milieu, comme on dit ailleurs "en fiacre" ou "en coupé", cela tient bien du zeugme. Et l'effet est bien au rendez-vous, avec un seul verbe, "était", en tout début de paragraphe. Beau tour de force d'Emile Zola.

1 réflexion sur “Un gros zeugme de Zola”

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